© This Lama / Shutterstock
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Un rapport de l'ANSES, publié en Mars 2021, confirme l'absence de risques sanitaires avérés spécifiques à la 5G. Ou, tout du moins, aux fréquences aujourd'hui utilisées.

Très attendu, le rapport sur les risques sanitaires liés au déploiement de la 5G de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a été rendu public, ce mardi 20 avril. Voyons ce qu'il en est plus en détail.

L'ANSES se veut rassurante sur les fréquences aujourd'hui exploitées

L'esprit du rapport de l'ANSES, publié mardi, est que, du côté de l'agence et sur la base de toutes les informations scientifiques ou de terrain disponibles, on juge « peu vraisemblable » le fait que la 5G puisse représenter un risque supplémentaire pour la santé. Mais plus les fréquences sont élevées, et plus cette affirmation perd de son capital « certitude ».

Dans un premier temps, l'ANSES a consacré son rapport au déploiement de la 5G dans la bande de fréquences 700 MHz - 2,1 GHz. Rappelons que cette large bande était déjà sollicitée par les opérateurs télécoms depuis plusieurs années, pour des générations actuelles de communication mobile désormais bien connues : la 2G, la 3G et la 4G. Sur les travaux menés par l'ANSES jusqu'à présent, « il n'existe à l'heure actuelle pas de preuve d'effet sanitaire lié à des expositions à des sources de champs électromagnétiques correspondant aux usages numériques courants », nous indique l'institution.

Pour l'heure, la situation entre exposition aux radiofréquences et effets sanitaires pour le déploiement de la 5G est, selon les informations de l'ANSES, « comparable aux bandes utilisées pour les générations précédentes ». L'agence est toutefois vigilante et continue de mener des travaux de recherche et d'évaluation sur le développement de cancers, l'altération du fonctionnement cérébral ou de la fertilité pouvant potentiellement découler de l'exploitation de la technologie.

Mais le constat de l'ANSES est clair : pour elle, les niveaux d'exposition, et donc le danger, ne varie que peu selon qu'une antenne émette en 3G, 4G ou 5G, sur la même fréquence. Car rappelons-le, les opérateurs utilisent assez massivement les fréquences basses et moyennes pour faciliter le déploiement de la 5G sur une plus large partie du territoire.

5G

Des risques « peu vraisemblables » pour la santé dans la bande cœur de la 5G, mais grosse interrogation autour de la bande 26 GHz

D'un autre côté, il y a la bande de fréquences 3,5 GHz, celle qui n'était jusque-là pas encore exploitée pour le mobile et qui est exclusive à la 5G. Une fréquence par définition plus élevée, donc, mais alors quid du risque pour notre santé ? Face au manque de données scientifiques, la fréquence n'étant qu'ouverte que depuis novembre dernier, l'ANSES a ainsi mené des investigations supplémentaires pour juger des effets sanitaires potentiels de la bande 3,5 GHz.

Selon l'agence, il est peu probable que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquences autour de 3,5 GHz constitue, aujourd'hui, de nouveaux risques pour la santé. Elle juge même « peu vraisemblables » ces risques. Pour le moment, l'ANSES ne note que des augmentations limitées des niveaux d'exposition, qui demeurent très en deçà des valeurs limites réglementaires.

En attendant de nouvelles données sur les premières bandes citées, une zone d'ombre subsiste toujours autour de l'exposition à la bande de fréquences 26 GHz, promise à la 5G. L'étude de cette bande millimétrique est très importante, puisqu'elle permettra d'exploiter au maximum les capacités de la technologie de cinquième génération en matière de débits.

Mais « les données ne sont pas suffisantes pour conclure à l'existence ou non d'effets sanitaires liés à l'exposition aux champs électromagnétiques » note l'ANSES, qui appelle à réaliser de nouvelles études sur la question. Le gouvernement, qui avait commandé le rapport, a réagi mardi en faisant part de sa volonté de « renforcer les efforts de recherche sur l'identification et l'analyse d'éventuels effets sanitaires liés à l'usage de ces ondes millimétriques (26 Ghz) par les réseaux de télécommunications ». Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a précisé que le gouvernement restait « très attentif aux travaux de recherche concernant la future bande de fréquences 26 GHz ».

Étudier les effets de la bande 26 GHz, pourquoi est-ce important ? 🤔

Sans pouvoir mener de tests à proprement parler sur la bande de 26 GHz, l'ANSES a dû considérer une bande de fréquences élargie, de 18 à 100 GHz. L'agence a cherché à apprécier l'exposition probable dans la bande. Elle précise que celle-ci est différente à bien des égards des autres bandes de fréquences, car elle est caractérisée par une profondeur de pénétration des ondes dans le corps beaucoup plus faible, « de l'ordre du millimètre » (bande millimétrique, rappelez-vous).

La bande 26 GHz peut exposer des couches superficielles de la peau ou de l'œil, ce qui laisse présager, selon l'ANSES, « des niveaux d'exposition faibles ». La caractérisation des expositions dans la bande 26 GHz reste néanmoins à prouver, et seules des études longues et fastidieuses, renforcées par des éléments de terrain, pourront livrer les réponses nécessaires face aux inquiétudes.

Source : ANSES (PDF)