L'Internet par satellite sature et menace la généralisation du très haut débit

Romain Heuillard
Publié le 24 juillet 2015 à 12h13
Quatre ans après ses débuts, l'Internet par satellite grand public commence déjà à saturer, ce qui menace les ambitions d'une France entièrement éligible au très haut débit.

Destiné à combler la fracture numérique, l'Internet par satellite commence à saturer. Eutelsat, l'un des deux opérateurs du secteur en France, n'accueille plus de nouveaux clients dans 28 départements. Le plan France très haut débit, qui prévoit de connecter 100 % des logements au très haut débit en 2022, a du plomb dans l'aile.

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L'opérateur de télécommunications Eutelsat a lancé l'Internet par satellite moderne en 2011, avec la mise en service d'un satellite de nouvelle génération exploitant une bande KA. Seulement quatre ans plus tard, ce satellite KA-SAT est arrivé à saturation dans 28 des 96 départements de la France métropolitaine, ou plus précisément sur deux des onze faisceaux qui couvrent le pays.
Aux dernières nouvelles, c'est-à-dire au 31 décembre 2014, ce satellite desservait 175 000 abonnés sur toute sa zone de couverture pan-européenne. Au lancement, Eutelsat pensait pouvoir accueillir un million d'abonnés en Europe et 300 000 en France. Visiblement, l'opérateur a considérablement revu ses ambitions à la baisse. Il faut dire qu'en quatre ans, la demande en termes de débits a augmenté. Or la capacité totale du satellite est restée et restera de 70 Gb/s.

Eutelsat pourrait accueillir de nouveaux abonnés, mais ils se partageraient ce débit. Ce serait insensible en heure creuse, mais il y aurait des ralentissements de plus en plus importants aux périodes d'affluence. « Nous n'allons pas sacrifier la qualité pour la quantité », a promis l'opérateur à Next Inpact. Il continue néanmoins à accueillir de nouveaux clients professionnels, qu'il priorise certainement au détriment des particuliers.

Pour augmenter sa capacité, Eutelsat envisage de « lancer de nouvelles ressources satellitaires », c'est-à-dire de lancer un second satellite. En attendant, les nouveaux clients peuvent se tourner vers des offres reposant sur le satellite KA d'Astra, lancé en septembre 2012, sur lequel il y a encore de la place.

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