Mark Zuckerberg a dévoilé, dans un podcast le 1er mai, une vision assez étonnante du futur de l'IA. Le PDG de Meta voit carrément les assistants intelligents comme des substituts thérapeutiques.

Cela ne fait jamais aucun doute, Mark Zuckerberg n'est pas du genre à cacher ses ambitions pour Meta et l'avenir de l'intelligence artificielle. Lors d'un entretien très ouvert avec Ben Thompson du podcast Stratechery, le milliardaire a exposé jeudi sa vision d'un futur où les intelligences artificielles joueraient un rôle beaucoup plus intime dans nos vies. Au milieu de révélations les stratégies commerciales et les confidences personnelles, Mark Zuckerberg dévoile comment l'IA pourrait devenir notre prochain confident.
Pour Zuckerberg, l'IA peut remplacer le thérapeute de poche
« Je crois personnellement que tout le monde devrait probablement avoir un thérapeute, quelqu'un à qui parler de ses problèmes quotidiens. Et pour ceux qui n'en ont pas, je pense que chacun aura une IA », confie Zuckerberg sans détour. Voilà une déclaration qui illustre parfaitement sa vision d'une technologie qui dépasse le cadre utilitaire pour atteindre une dimension émotionnelle.
On pourra dire que cela n'est guère surprenant venant du créateur de Facebook, réseau social né de notre besoin fondamental de connexion. Aujourd'hui, avec Meta AI qui compte près d'un milliard d'utilisateurs mensuels répartis à travers toutes les applications de la famille Meta, Zuckerberg mise sur notre désir d'être compris, même par une machine. « Les gens veulent exprimer leur authenticité et partagent davantage en petits groupes », observe-t-il.
Meta AI est déjà utilisée pour des besoins très personnels : « L'une des utilisations est de dire "Je veux parler d'un problème", "J'ai besoin d'avoir une conversation difficile avec quelqu'un", "J'ai un problème avec ma petite amie", "Aide-moi à faire un jeu de rôle" », explique le PDG, qui nous montre que l'IA-confidente n'est plus de la science-fiction.
L'IA sociale, nouveau cheval de bataille de Meta
Pendant que Google et OpenAI se concentrent principalement sur la productivité, Zuckerberg veut positionner Meta comme leader d'une IA plus « humaine ». « Je pense que nous comprenons un peu mieux que la plupart des autres entreprises, qui ne font que de la technologie de productivité mécaniste, comment aborder ce type de chose », affirme-t-il avec assurance.
Cette vision s'articule autour d'une IA véritablement personnalisée : « Dans une bonne IA personnalisée, il ne s'agit pas seulement de connaître quelques informations basiques sur ce qui vous intéresse... il s'agit d'avoir une théorie de l'esprit sur votre façon de penser », explique Zuckerberg, évoquant une intelligence artificielle capable de nuances psychologiques.
Meta AI dit se distinguer par sa connaissance contextuelle de l'utilisateur. « Meta AI connaît des choses sur vous grâce à votre utilisation de nos applications », note son fondateur, qui évoque par-là un avantage concurrentiel éviden, mais aussi potentiellement controversé, que possède Meta face à ses rivaux dans le domaine de l'IA générative. Si vous aviez des doutes encore sur la réutilisation de vos données personnelles et de ce que vous faites sur Facebook et compagnie…
Des applications de Meta considérées comme « des moteurs de découverte »
La stratégie de Mark Zuckerberg reflète en tout cas évolution profonde des réseaux sociaux. « Aujourd'hui, nous considérons Facebook, Instagram, Threads et l'application Meta AI comme des moteurs de découverte. La vraie interaction sociale provient du partage de contenus intéressants dans des discussions de groupe ou des conversations privées », analyse-t-il.
Après avoir privilégié les algorithmes et le contenu viral, l'entreprise revient un peu à sa mission initiale de connexion, mais avec l'IA comme intermédiaire, et les données, beaucoup de données. La boucle est bouclée, mais avec une technologie nettement plus sophistiquée au centre.
« Je pense qu'une IA qui a un bon contexte sur ce qui se passe avec les personnes qui vous sont chères va pouvoir vous aider », prédit Zuckerberg, qui esquisse un futur où nos assistants virtuels nous aideraient même à être de meilleurs amis. Une vision qui promet de révolutionner nos interactions numériques, pour le meilleur... ou pour le pire.
Source : Podcast Stratechery