Depuis maintenant plusieurs années, Samsung Display affirme que ses écrans OLED paraissent plus lumineux que les écrans LCD à luminosité équivalente. Cette affirmation vient d’être validée par UL Solutions, un organisme indépendant de renommée mondiale. On vous explique.

Le Samsung S95F est l'un des téléviseurs OLED les plus lumineux du moment. ©Matthieu Legouge
Le Samsung S95F est l'un des téléviseurs OLED les plus lumineux du moment. ©Matthieu Legouge
L'info en 3 points
  • Samsung Display affirme que ses écrans OLED paraissent plus lumineux que les LCD, validé par UL Solutions.
  • La perception lumineuse supérieure est due au meilleur contraste de l'OLED.
  • Le score PCL, prenant en compte luminosité et contraste, pourrait devenir plus important pour l'industrie.

Une luminosité de 300 nits en plein écran sur une dalle OLED offriraient, aux yeux de l’utilisateur, une luminosité équivalente à 500 nits en LCD. Pourquoi un tel écart de perception ?

Un écart de perception lié au contraste

La clé de cette différence se cache en réalité dans un fait encore méconnu du grand public : la luminosité perçue. Alors que la luminosité que nous mesurons en cd/m² lors de nos tests indique la quantité de lumière émise par une surface, la luminosité perçue tient compte de la manière dont l’œil humain interprète la lumière en fonction de son environnement visuel immédiat — notamment le contraste.

À la différence des dalles LCD, qui utilisent un rétroéclairage toujours actif, les pixels OLED peuvent s’éteindre totalement pour afficher un noir absolu. Lorsqu’un pixel très lumineux est affiché juste à côté d’un pixel parfaitement noir, l’œil perçoit ce pixel comme plus lumineux qu’il ne l’est réellement. À l’inverse, un LCD ne peut produire un noir si profond puisque son pixel n'est pas réellement éteint, limitant l’effet de contraste local. Bien sûr, il en va autrement si l'on considère les fonctions de local dimming intégrées aux téléviseurs MiniLED, capables de gérer le rétroéclairage par zone, débouchant ainsi sur de bien meilleurs contrastes.

Le PCL, une nouvelle façon de mesurer la luminosité perçue

Pour quantifier cette perception, Samsung s’appuie sur un indicateur : le PCL , pour Perceptual Contrast Length. Ce nouveau standard, adopté par l’organisme SEMI, prend en compte à la fois la quantité de lumière émise et le contraste affiché à l’écran. Ce sont ces données qui ont été utilisées par UL Solutions, un tiers de confiance indépendant, pour vérifier les affirmations de Samsung.

Dans le cadre de ses tests, UL Solutions a évalué 15 écrans OLED de Samsung destinés aux ordinateurs portables, tablettes et systèmes embarqués automobiles, ainsi que 7 dalles QD-OLED conçues pour les téléviseurs et moniteurs. On apprend ainsi qu'un OLED à 300 cd/m² est équivalent à un LCD à 510 cd/m². De son côté, la technologie QD-OLED à 500 cd/m² est perçue comme aussi lumineuses qu'un LCD à 767 cd/m².

Pourquoi cette distinction fait sens ?

Cette manière de mesurer la luminosité perçue fait sens sur au moins un élément essentiel : la luminosité en plein écran. Alors que les écrans OLED s'affichent désormais avec des pics lumineux bien plus importants que par le passé, la luminosité en plein écran est quant à elle toujours bridée par l'ABL - Auto Brightness Limiter. Il s'agit d'un mécanisme permettant de baisser la luminosité afin d'éviter toute surchauffe et ainsi préserver les pixels, sujets au burn-in

Forcément, si la luminosité perçue est meilleure que le pic lumineux mesuré par nos sondes, cela signifie que l'impact de l'ABL est en réalité moindre que ce que nous montrent les courbes établies à partir de nos mesures.

Voici la courbe "pic vs size" de l'Asus PG27UCDM (dalle QD-OLED). Elle montre les mesures de pic lumineux en fonction de la taille des mires diffusées, jusqu'en plein écran. © Matthieu Legouge

En dehors des moniteurs et téléviseurs, ceci fait également sens pour les appareils mobiles, comme les smartphones ou tablettes, où l'autonomie reste un facteur critique. Samsung évoque notamment, avec son label "True Bright" le fait que cette meilleure efficacité visuelle permet d’améliorer la lisibilité en extérieur sans augmenter la consommation énergétique.

Quid du MiniLED ?

Il est important de noter que ces tests ont été menés face à des LCD conventionnels. Les modèles MiniLED, avec leur système de rétroéclairage segmenté en plusieurs centaines voir milliers de zones grâce au local dimming, réduisent cet écart grâce à un meilleur contraste. Néanmoins, ces solutions restent dépendantes d’un rétroéclairage de fond permanent, ce qui limite leur capacité à afficher des noirs absolus comme le fait l’OLED.

Source : OLED-info