Cette semaine, Clubic fête ses 25 ans d'existence. Fondé officiellement le 1er mai 2000, Clubic est né de la fusion de deux sites pionniers, puissance-pc.com et démarrez.com. Le magazine est ensuite devenu rapidement une référence incontournable de l’actualité high-tech, des tests de produits, des guides pratiques et des comparatifs en ligne. Retour sur le parcours avec deux fondateurs.


Au fil des années, Clubic a su évoluer avec son temps, traversant plusieurs étapes majeures : d’abord sous la houlette du groupe Cyrealis, puis intégré au groupe M6 entre 2008 et 2018, avant de retrouver son indépendance avec la création de Clubic SAS.
Jerry Nieuviarts et Nicolas Rosset, reviennent sur l'aventure, de Puissance-PC à Clubic, en passant par Cyréalis et M6 Web et les diverses opportunités qu'ils y ont rencontrées.
- Selon la légende, après une soirée arrosée au festival de jazz de Marciac en août 1997, vous avez tous les deux lancé Puissance PC, l'ancêtre de Clubic. Est-ce que vous pourriez nous en dire plus sur ce projet ?
Jerry : Nico et moi ne nous connaissions pas avant cette rencontre à Marciac au cours de laquelle on s'est rendu compte qu'on était tous les deux un peu des geek à bricoler avec nos composants PC à une époque ou avoir un modem 56k pour accéder à Internet était le top.
C'était l'époque des premiers sites d'information sur Internet. Il n'y avait aucun outil, ni plateforme (ni WordPress, ni Wix, ni même aucune plateforme de blog), pour publier sur Internet, il fallait créer son site de zéro en HTML.
Je pense que c'est ce qui nous a plu aussi : pouvoir tout faire de nos propres mains : trouver un hébergeur, trouver un techno pour coder le site, produire le code et publier notre premier article.
À l'époque, nous n'étions pas particulièrement inspirés sur le nom et comme le site était, au début, axé sur les processeurs et les cartes graphiques, on s'est orienté vers "puissance pc".
Nicolas : C'est vrai que si on fête les 25 ans de Clubic aujourd'hui, le projet a bien débuté en 1997 sous le nom de Puissance PC ! J'avais déjà eu l'occasion de m'amuser à faire quelques pages web pour le journal du lycée quelques années avant quand on a imaginé avec Jerry - un peu aidé par quelques verres liquoreux - que ce serait cool de partager nos connaissances "geek" sur le web lors ce fameux festival de jazz !
À l'époque, le nerf de la guerre pour publier un site, c'était de pouvoir se payer un hébergement web... donc quand Jerry a pu avoir un espace d'hébergement gratuit de 5 Mo chez Mygale.org pour héberger une "page perso", l'aventure pouvait commencer ! Pour l'anecdote, la première adresse du site a été http://mygale.org/~jnieu car le nom d'utilisateur Linux définissaient le nom du site sur le serveur web Apache (avec un tilde pour séparer des répertoires naturels sur le disque, un "j" comme Jerry suivi de "nieu" sont les premières lettres de son nom de famille) ! On avait mis un petit compteur de vue sur la page (c'était à la mode à l'époque). Au bout de quelques semaines, on était comme des fous, car on avait dépassé les 1000 pages vues avec simplement quelques conseils pour bien monter son propre PC !
Tout était fait en bricolant avec des bouts de ficelle sur notre temps libre en suivant des "howto" de bouquins O'Reilly sur le HTML (puis ASP, JS et PHP) trouvés à la bibliothèque universitaire !
Pour se faire connaitre, on en a un peu parlé sur des canaux IRC un peu spécialisés sur l'informatique (IRC c'était un peu un Discord avant l'heure), mais notre "succès" est ensuite surtout venu du bouche-à-oreille bien aidé par la rareté de l'information sur le sujet : à part Achat PC (qui deviendra Hardware.fr) lancé par Marc Prieur à peu près en même temps, il n'y avait pas vraiment de ressources intéressantes et en français sur internet à propos de l'informatique grand public. La presse spécialisée existait un peu en ligne, mais leurs sites se concentraient surtout à vendre des abos pour leurs magazines papier.
Il n'y avait d'ailleurs pas vraiment de "modèle économique" en France pour des sites web média : à aucun moment, on n'a d'ailleurs lancé ce projet en se disant que ça allait devenir notre "vrai" boulot un jour.
Tout allait changer avec le lancement des forfaits Free illimités en 56K (merci Xavier Niel !) puis de l'ADSL en 1999/2000, augmentant le temps de consultation possible de sites internet média… et l'arrivée des sites e-commerce high tech : le précurseur LDLC bien sûr, mais aussi des plus gros qui ont rendu le e-commerce "visible" avec leurs campagnes de pub : je pense à Cdiscount (1998), Pere-Noel.fr et Rue du Commerce (1999), Amazon France et Pixmania (2000). Et tout ça a été le déclencheur de la suite : des sites comme Clubic pouvaient être viables, être lus ... et payer des gens à temps plein grâce à la pub de ces commerçants.
C'est alors que Jerry démissionne de son job pour passer à plein temps sur le projet, on change de nom pour Clubic... tout ça pile quand la bulle internet explose et provoque un krach boursier qui va secouer tout le secteur pendant des années ! Heureusement, notre genèse de savoir fonctionner avec des "bouts de ficelle" fera qu'on arrivera à passer entre les gouttes et qu'on peut en parler sereinement 25 ans plus tard !
- La communauté de Clubic a toujours été très active, avec dès 2000 la mise en avant des petites annonces du forum ou de l'assistance technique. Au-delà du média, aviez-vous envisagé un réseau social avant l'heure ?
Jerry : Je ne pense pas que le terme "réseau social avant l'heure" soit adapté car même si l'objectif était de "socialiser", la forme était fondamentalement différente en 2000. Déjà, on appelait ça des "forums", un terme totalement désuet aujourd'hui. Les codes étaient totalement différents : la modération était massivement assurée par les membres (alors qu'aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, ce sont les plateformes qui s'en chargent). Je pense qu'il y avait un esprit un peu "familial" au début. Même si le forum Clubic était fréquenté mensuellement par des centaines de milliers de visiteurs qui ne faisaient que passer, il y avait un noyau de membres très actifs et présents quasi 24h / 24h. Nous avons d'ailleurs participé à plusieurs rencontres IRL avec l'équipe des modérateurs : c'était de très bons moments (je me souviens de deux modérateurs qui ont débattu pendant plus d'une heure sur "la force").
Nicolas : Il faut dire que tout s'est fait assez naturellement. Nous étions dans cette logique du partage de connaissance et de ressources, nous savions bien que nous n'étions pas les plus experts de tous les sujets - il y a trop de sujets dans la tech - et que la communauté regorge de personnes qui auront toujours plus creusé le sujet que nous. Donc dès que les technos web nous ont permis de proposer de l'interaction entre lecteurs via des forums ou des commentaires, on les a mis en place et ça nous a permis d'identifier des passionnés qui sont devenus les premiers autres rédacteurs du site (je pense à Vincent, François et Saïd notamment).
On avait aussi mis en place des serveurs de gaming pour permettre de se retrouver (sur CS notamment), avec du TeamSpeak pour discuter. Et comme le dit Jerry, il y avait aussi des rendez-vous IRL de forumeurs, les "Kimouss Party" pour ceux qui s'en souviennent, avec des discussions passionnées sur tous les fronts, du hardware au gaming, mais aussi des logiciels (Winamp, VLC...). C'était vivant, enrichissant. Parfois avec des trolls infinis et des excès pénibles, mais j'en garde quand même de très bons souvenirs.
Aujourd'hui encore, les personnes qui écrivent pour Clubic sont en partie des rédacteurs interne, et en partie des experts extérieurs qui sont des passionnés et qui ont développé des connaissances hyper pointues sur certains sujets. Et l'équipe a toujours à cœur de mettre en avant la communauté, peut-être même davantage qu'à une époque.
- Quel enseignement avez-vous tiré de votre passage par M6 Web suite au rachat de Clubic en 2008 jusqu'à sa reprise en 2018 ?
Jerry : Le fonctionnement d'une grande entreprise est forcément très différent d'une PME/startup : les rôles sont plus distribués. Nous avons perdu un peu de contact avec la production, mais en parallèle, c'est une période au cours de laquelle j'ai appris énormément sur des dimensions qui étaient fragiles chez Clubic : comment structurer un projet d'entreprise pour le faire grandir, travailler avec une régie publicitaire qui vend aussi pour la TV. J'ai aussi rencontré plusieurs collègues talentueux qui m'ont inspiré.
Nicolas : On arrivait en 2007/2008 à la fin d'un tel cycle : Clubic avait bien grandi. Mais on sentait que les règles du jeu allaient changer avec les blogs perso qui explosaient (WordPress bien sûr mais aussi Myspace, Skyblog, Overblog...), le format vidéo qui commençait à percer (YouTube racheté en 2006 par Google), les réseaux sociaux qui étaient à la mode (Facebook ouvert à tous en 2006 et Twitter qui se lance à la fin de la même année), les smartphones qui allaient bouleverser la consommation d'internet (je me souviens comme on a tous été bluffés par l'iPhone annoncé en 2007)... On voulait aussi offrir des perspectives aux membres de la rédac et de l'équipe technique s'ils voulaient évoluer à titre perso... s'arrimer à un groupe comme M6, on l'a vu comme une opportunité de faire des nouvelles choses pour tous, avec de nouvelles compétences et moyens (on pense à la vidéo bien sûr, mais pas uniquement).
Ensuite, quand je vois la crise de 2008 (encore un krach boursier d'ailleurs !) puis l'hécatombe des sites high tech en France et à l'étranger dans les années qui ont suivi, je pense que Clubic a eu sacrément du bol d'être "bien au chaud" chez M6. Je pense notamment aux manipulations autour de Google Shopping (qui ont valu une condamnation de Google des années après) qui ont tué le "comparateur de prix" sur Clubic, qui représentait une part non négligeable de nos revenus. Je ne sais pas si on pourrait fêter les 25 ans du site sans M6 !
Et en parallèle, comme le dit Jerry, c'est vrai qu'on a pu travailler avec des gens chez M6 qu'on aurait jamais pu se "payer" en tant que petite boite et qui ont porté leurs bonnes attentions sur le site. Et ces personnes sont loin de la caricature qu'on peut en faire de l'extérieur quand on n'a pas "toutes les clés" pour comprendre leurs décisions. Il y a en réalité de vrais passionnés, à tous les niveaux. Je repense souvent à des échanges que j'ai pu avoir avec nos collègues et nos patrons à l'époque. Aux leçons d'entrepreneuriat ou de vie qu'ils ont pu me partager. Sur le fait de penser au temps long aussi : quand on est jeune, et qu'on est sur un média qui bouge en permanence, en particulier sur une actualité tech qui peut basculer chaque jour, on a vite tendance à se concentrer sur le court terme. On peut faire des "coups" ainsi, mais ce n'est pas vraiment comme ça qu'on peut "construire" et "se construire" aussi.
Quand 10 ans plus tard, on nous a proposé d'accompagner l'équipe actuelle pour relancer Clubic en dehors du groupe M6, nous n'avons pas hésité bien longtemps. Car si nous ne sommes plus aux "manettes" au quotidien, on avait à cœur que l'aventure continue dans de bonnes conditions, et vu les succès d'audience depuis, on peut dire que c'est une belle réussite.
- Si vous pouviez remonter dans le temps, auriez-vous fait certaines choses différemment ?
Jerry : Je ne suis pas vraiment du genre à avoir des regrets. J'ai tendance à oublier les mauvais souvenirs.
Si la question était destinée à savoir si je regrette d'avoir vendu Clubic à M6, la réponse est NON. Quand nous nous sommes rapprochés de M6, Nicolas et moi étions un peu épuisés des années passées et nous avions besoin d'un second souffle. M6 est une entreprise qui regroupe des gens brillants et je pense que c'était un très bon choix pour le projet à l'époque. La vente de Clubic a M6 nous a aussi permis à titre personnel d'accompagner financièrement une vingtaine de startup et de repartir quelques années plus tard pour un nouveau projet (Mapado). En résumé, c'était "vivant".
Nicolas : Au delà de M6, en étant tellement au cœur de l'actualité tech du fait de ce qu'on publie sur le site, on a expérimenté plein de trucs et on pourrait donc se dire "tient, on aurait pu ..." sur plein de sujets.
Pour l'anecdote, grâce à notre solide infrastructure technique développée pour permettre des téléchargements rapides, on avait pu lancer un équivalent de Justin.TV (qui est devenu Twitch, racheté ensuite par Amazon) un an avant que ce dernier ne soit créé ! Ça s'appelait à l'époque Jeuxvideo.tv et on permettait le partage d'enregistrements de vidéos en ligne dans un player Flash, encodés avec le codec VP6 (codec propriétaire de On2 dont on a été le premier client, et qui a plus tard été racheté par Google). Exactement ce que proposera Justin.TV ensuite... mais Jeuxvideo.tv n'a pas eu un aussi grand succès ! Évidemment, on ne se rappelle que de ce genre d'exemples et pas des dizaines d'autres expérimentations qui n'ont pas eu d'écho particulier ensuite !
Mais vu qu'on fête aujourd'hui avec plaisir les 25 ans de Clubic, je pense qu'on peut être fiers du chemin parcouru, sans avoir à prendre de Dolorean et créer une faille spatio-temporelle !
- Smartphones, IA, Blockchain, VR, IoT... quelle technologie vous a le plus marquée ces 25 dernières années ?
Jerry : Je me souviens d'une discussion avec Jérome Bouteiller (un ancien journaliste de Neteco qui avait rejoint la galaxie des sites de Clubic) qui me disait : "tu verras, bientôt, il y aura tout dans ton téléphone : appareil photo, lecteur audio, internet, email, application pro, ...". J'étais dubitatif sur le fait que ça arrive "vite". Je crois que moins d'un an plus tard, Steve Jobs présentait le premier iPhone...
Je trouve que la blockchain est une techno incroyable, la hype est bien retombée, mais je suis très sensible à la décentralisation apportée par cette techno. Je pense qu'il se passe dans cet écosystème un peu ce qui s'est passé après la bulle internet : ce n'est plus tendance mais en soute, des gens continuent à y croire et à construire sur cette techno pour inventer, peut-être, des nouveaux usages.
Je n'ai pas trop accroché à la vague IoT.
L'explosion de l'IA est très impressionnante et les opportunités sont aussi vertigineuses que les enjeux ou les risques. Même si je suis moins "techno enthousiaste" qu'aux débuts de Clubic, je suis assez heureux de vivre cette époque pour voir ce qui va se passer.
Nicolas : Oui, je rejoins Jerry, incontestablement, c'est le smartphone. Quand je vois le temps que l'humanité - moi y compris - passons dessus aujourd'hui, c'est celle qui a le plus bouleversé ces 25 dernières années ... et tout ce qui en a découlé depuis : mes filles n'imaginent même pas comment on pouvait voyager sans Google Maps, comment on aurait pu vivre la crise Covid sans Zoom et Whatsapp que leurs grands-parents ont pu adopter grâce aux smartphones... Je ne sais pas si dans l'histoire, une autre techno a bouleversé aussi rapidement le quotidien de toute l'humanité.
Peut-être qu'on est en train de revivre la même chose avec l'IA qui a aussi une courbe d'adoption incroyablement rapide.
Tu aurais pu citer aussi dans ta liste les avancées de ces 25 dernières années les technos autour de la robotisation avancées : les humanoïdes visibles chez Boston Dynamics, en Chine lors du dernier semi-marathon ou chez Tesla avec Optimus, mais aussi ceux moins glamours dans les entrepôts, les armées, les usines... qui promettent un avenir proche de certaines dystopies !
- Quels contenus lisez-vous aujourd'hui sur Clubic ?
Jerry : L'actu essentiellement. J'achète beaucoup moins de matériel, mais j'aime bien savoir ce qui sort.
Nicolas : Beaucoup d'actus, je suis un boulimique de ce genre de contenu depuis toujours, et pas que que Clubic. Ça nourrit mes réflexions, me permet de découvrir les innovations, mais aussi comprendre l'époque et "où on va".
J'aime bien aussi les guides pratiques (encore merci au guide pour bloquer les préfixes des numéros de démarchage téléphonique !) et les tests / comparatifs, car je reste de "geek de référence" pour ma famille et mes amis, donc je me dois d'être à jour quand on me demande des conseils !
Enfin, j'ai un faible pour le côté feuilletonnant de certains sujets (les batailles des opérateurs mobiles, la nouvelle conquête de l'espace, la concurrence sur les véhicules électriques...) même si certains peuvent finir par être effrayants (comme les affres d'Elon Musk !).
- Quel est votre côté le plus geek aujourd'hui ?
Jerry : Je pense que je suis plus un geek au sens générique du terme : quelqu'un qui se passionne intensément pour des nouveaux sujets et qui peut y consacrer beaucoup de temps. Il y a 25 ans, c'étaient les cartes graphiques, il y a 15 ans je me suis construit une borne d'arcade de toutes pièces. Aujourd'hui je mets beaucoup d'énergie dans l'entreprise actuelle que nous avons fondée il y a 12 ans avec Nicolas (Mapado) : il y a de nombreux défis techniques et humains sur lesquels je peux "geeker". J'aime beaucoup cracker des problèmes, je crois que c'est ça mon "côté le plus geek".
Nicolas : Je dirais que l'attrait continue pour comprendre et expérimenter est ce qui renvoie aux autres que je reste un "geek" même si la forme a changé en 25 ans. Il n'y a quand même pas une semaine où je n'expérimente pas un outil, une techno, un service web, où je ne vais pas essayer de modifier mon installation de domotique, dépanner une config ou un device, lire un article technique de "barbus"...
- Et bien sûr : comment voyez-vous Clubic dans 25 ans ?
Jerry : Les premières années de Clubic, les sites d'informations tech américains faisaient partie de nos références : Anandtech, HardOCP, Sharky Extreme. Nous avons à plusieurs reprises réfléchi à décliner Clubic en version anglaise sans toutefois arriver à nous lancer. Je suis certain que dans 25 ans, cela sera le cas...
Quand je vois qu'en 25 ans, nous sommes passés du modem 56k à ChatGPT, je n'ose même pas imaginer ce que nous vivrons dans 25 ans.
Nicolas : C'est clair qu'on a probablement plus de chance de gagner au loto que de tomber juste sur une telle prévision !
Clubic a toujours été animé par des personnes passionnées, qui croient dans un esprit de partage, qui ont à cœur de comprendre notre époque, d'aider et rendre service ... J'espère que ce sera toujours le cas dans 25 ans, quelle que soit la forme que cela prendra !
Je serai en tout cas super content si dans 25 ans, on vient encore me poser la question. Ça voudrait dire qu'on aura réussi à initier un projet qui aura résisté au temps, ce qui dans notre époque n'est pas rien !