La fondation Mozilla, qui enquête sur les applications de rencontre depuis 2021, tire la sonnette d'alarme sur la sécurité des données personnelles des utilisateurs en quête d'amour.
La protection de nos données personnelles est devenue une priorité, qu'il s'agisse des administrations, des services, des sites ou des applications, tout comme de leurs usagers. Trop nombreuses sont les victimes de phishing, suite au vol de leurs données personnelles.
Et s'il est bien un domaine qui en est friand, c'est bien celui des applications de rencontre. C'est plutôt logique, pour trouver l'amour, que les célibataires dévoilent un maximum de détails sur leur vie privée. Mais comment sont utilisées toutes ces données parfois très sensibles par ces sites ? Quelles sont leurs obligations en matière de protection des données utilisateurs ? Et le RGPD, dans tout ça ? Autant de questions que la fondation Mozilla s'est posées en passant au crible 25 des applications de rencontre les plus utilisées. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que nos données personnelles sont plus exposées « que jamais ».
La « Confidentialité non incluse », attribuée à la plupart des applications de rencontre, met en danger la sécurité et la confidentialité des utilisateurs
Le constat est sans appel. Sur les 25 applications de rencontre qu'elle a testées, 22 ont reçu le red flag « Confidentialité non incluse » mis au point par la fondation Mozilla pour guider les utilisateurs à travers leurs achats et leur consommation de produits et services sur Internet. En clair, ces applications ainsi estampillées ne vous garantissent pas, dans leur CGU, de protéger vos données personnelles.
Mais cela n'est pas tout ce qui inquiète la fondation Mozilla, qui dresse une liste non exhaustive de tous les détails de votre vie privée que la plupart de ces sites qui vous promettent de trouver l'amour demandent aux célibataires.
On peut citer par exemple l'opinion religieuse, l'origine ethnique, les convictions politiques, mais aussi l'orientation sexuelle, en passant par des informations plus sensibles sur votre état de santé, telles que votre poids et votre statut VIH. Et, en plus de cela, des informations biométriques pour celles et ceux qui souhaitent que leur statut soit digne de confiance auprès de l'application et donc des autres utilisateurs. Bien entendu, comme le souligne la fondation Mozilla, de nombreuses applications, dont Tinder, indiquent que ces renseignements, comme la géolocalisation, sont facultatifs et requièrent votre consentement, mais en cas de refus, les utilisateurs ne pourront pas utiliser le service.
La fondation évoque également la vente ou le partage de vos données à des applications tierces, le plus souvent à votre insu et à des fins publicitaires, à l'image de Grindr en 2021, qui a dû s'acquitter d'une amende de 11,7 millions d'euros pour s'être adonné à cette pratique, ou bien utilisent des données dont qui sont du pain bénit pour ces sites, comme les métadonnées de vos photos ou vidéos, voire de contenus de vos chats. Enfin, l'arrivée de l'IA et des chatbots dans le paysage des applications de rencontre questionne la fondation, notamment quant à leur fiabilité et leur respect du RGPD.
Comment protéger vos données personnelles sur les applications de rencontre
Un triste tableau, donc, que dépeint la fondation Mozilla. Mais si ces applications frisent la correctionnelle quant à la protection de vos données personnelles, elles ont au moins le mérite d'exister et de donner un peu de baume au cœur aux âmes esseulées qui désespèrent de trouver leur alter ego. C'est pour cela qu'elle dispense 3 conseils à toutes celles et ceux qui cherchent désespérément l'amour, en toute sécurité. Gardez à l'esprit que votre profil peut être vu par n'importe qui, et donc potentiellement des personnes malveillantes. N'affichez que des informations qui vous paraissent utiles pour toucher votre cible en plein cœur. Évitez de vous connecter à ces applications via des comptes tiers, comme vos réseaux sociaux. L'interaction est souvent propice au partage de données que vous pensiez confidentielles. Enfin, restez maître des autorisations que vous donnez à ces applications à partir des paramètres de votre mobile. Vos photos, vos contacts ou votre position ne sont pas forcément utiles aux autres, et peuvent vous mettre en danger, vos données et vous.
Clubic amende ces conseils et, en plus de vous aider à protéger votre identité numérique et vos données personnelles, vous recommande notamment d'utiliser un pseudo, au moins dans un premier temps, lorsque vous échangez avec ce qui reste un ou une inconnu sur un site de rencontre. Ne donnez aucun détail qui pourrait lui permettre de vous identifier ou vous géolocaliser. De la même façon, la rencontre physique peut bien attendre quelques appels vidéos ou cessions de chat, histoire que la confiance s'installe. Lorsqu'elle a lieu, assurez-vous de choisir un lieu public très fréquenté et d'avoir prévenu vos proches. Enfin, ce genre d'application peut vite devenir addictif, ne serait-ce que pour vérifier vos interactions. Restez maître du jeu de l'amour en limitant votre temps d'écran, désactivant les notifications lorsque vous allez vous coucher ou au travail et de définir une plage horaire bien précise de l'utilisation de l'application. Après tout, ne dit-on pas qu'il est possible d'aimer toujours, mais pas tout le temps ?
Source : Fondation Mozilla
Ex-journaliste société, l'univers du web, des réseaux, des machines connectées et de tout ce qui s'écrit sur Internet m'ouvre l'appétit. De la dernière trend TikTok au reels le plus liké, je suis issue de la génération Facebook que la guerre intestine entre Mac et PC passionne encore. En daronne avisée, Internet, ses outils, pratiques et régulation font partie de mes loisirs favoris (ça, le lineart, le tricot et les blagues pourries). Ma devise: l'essayer, c'est l'adopter, mais en toute sécurité.
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